La maison de terre

Les Marches peuvent se vanter d’importants témoignages de l’ancienne technique de maçonnage avec la terre pétrie à la paille. De cette architecture très ancienne et fascinante, nous trouvons des références officielles depuis l’époque médiévale et la Renaissance, dans les statuts municipaux, sur les cartes cadastrales, Dans les noms de famille et les noms. Ces constructions ont des dimensions modestes, parfois elles n’ont que le rez-de-chaussée et l’habitat est adjacent aux écuries et à la cave, d’autres fois elles ont deux étages avec un escalier qui les relie. Dans ce cas, les espaces de travail sont à l’étage inférieur et les pièces habitées au-dessus. On les reconnaît, même si elles sont plâtrées, parce qu’elles ont des fenêtres très petites, l’éperon des murs d’enceinte, la disposition des pièces intérieures est irrégulière et les pièces sont étroites et basses.
Pour construire les maisons de boue, on utilisait de l’argile et de la paille. La paille était liée à la terre et à l’eau, on se battait pieds nus dans un trou ou on y faisait des briques « crues ». Un autre élément dont on faisait grand usage et qui se trouvait en quantité était la bouse de vache, ce que pour utiliser un euphémisme on appelait « matière vil ». Les deux ou trois éléments combinés ont donné le « maltone », un terme très ancien qui désigne à la fois le mortier et la technique de construction. Avec la terre crue et avec de la paille on faisait des maltons, appelés aussi francs-maçons qui n’étaient que de gros pains du poids de 78 kilos : en les montant l’un sur l’autre, on faisait le mur de terre, et avec autant de mortier, s’il y avait besoin, ils se liaient entre eux. Disposés en « couteau », c’est-à-dire légèrement inclinés et dans le sens inverse couche après couche, on obtenait un mur en « épine de poisson » qui donnait plus de stabilité à la construction. Ostra Vetere a une tradition de maisons en terre, très intéressante et bien documentée depuis le XVIIe siècle. La maison de terre d’Ostra Vetere, dans contrada molino, devenue aujourd’hui l’une des maisons de terre les plus visitées des marques septentrionales, appartenait à l’origine « à Luigi Gregorini, cultivateur direct, qui l’avait construite vers 1905 – 1910; elle est ensuite parvenue par divers passages à la famille Perlini, qui y a habité jusqu’en 1957. Conservée presque intacte dans sa typologie originale, la maison a un plan rectangulaire et se développe sur deux étages, avec une cloison centrale qui forme quatre pièces distinctes : la cuisine et l’écurie au rez-de-chaussée et les chambres du lit au premier. La liaison entre les deux niveaux se fait par un modeste escalier en bois placé à l’entrée. Les murs verticaux de l’ouvrage sont réalisés en mortier de terre et de paille, avec une base extérieure en briques légèrement ‘à chaussure’. Le toit, en forme de cabane, repose sur les structures périmétrales et, dans la partie centrale, à la hauteur de la cloison, sur une poutre de répartition en bois avec un rebord sur le milieu qui interrompt la poutre de faîte. Le plancher intermédiaire est réalisé en courants et surélevé planté ‘à sec’.
La maison a été achetée par l’administration communale d’ostra Vetere, à la fin des années quatre-vingt, Prix d’un million de lires et ensuite restauré par la surintendance aux biens architecturaux et environnementaux d’ancône. Le bâtiment, indiqué par des panneaux de signalisation, est ouvert au public toute l’année et peut être visité gratuitement.